Les picoprojecteurs vont simplifier la projection d'images dans la maison ou dans la voiture.
«Une grande image dans une toute petite boîte», c'est ainsi que Texas Instrument définit les picoprojecteurs.
Le petit monde de la projection est entré dans une nouvelle dimension, loin des gros projecteurs de salon.
«En 1996, nous commercialisions un projecteur qui pesait 11 kilos et coûtait 10.000 dollars», s'amuse Kent Novak, senior VP chez Texas Instruments. Aujourd'hui, le même rendu en terme de qualité et de luminosité d'image peut être obtenu avec un boîtier gros comme un livre de poche valant 200 à 300 euros et permettant de surfer sur le Web. Philips commercialisera ainsi dans les prochaines semaines son PicoPix connecté, un picoprojecteur sous Android. Ce qui en fait une sorte de Smart TV à peine plus grosse qu'un téléphone mobile.
La technologie pico peut même être directement embarquée dans un smartphone (Samsung l'a intégrée à son S Beam), une caméra vidéo (chez Sony), un appareil photo (Nikon), une tablette (SmartDevices), un PC,… ou tout autre appareil destiné à la lecture ou à la création de contenu vidéo.
Utilisés dans les voitures
«Depuis 2009, le marché des picoprojecteurs dans son ensemble double tous les ans», souligne Kent Novak. Cette année, le marché mondial pèserait de 350 à 400 millions de dollars. D'ici 12 à 18 mois, il pourrait franchir le cap du milliard de dollars. Mais les estimations sont difficiles en raison de la multiplication des applications. De son côté STMicroelectronics a commencé l'industrialisation de ses picoprojecteurs, qui utilisent une technologie laser. «Les industriels sont séduits par la résolution et la qualité des images produites», se félicite un porte-parole de STMicroelectronics.
Les ventes se répartissent à peu près à parts égales entre les picoprojecteurs seuls et les applications «embarquées». Ces dernières devraient rapidement croître. D'autant que de nouveaux marchés s'ouvrent, à commencer par celui des lunettes, comme celles de Google. C'est à partir d'un picoprojecteur que l'image est projetée sur le verre de la lunette.
«Cette technologie va aussi pouvoir être utilisée dans l'automobile», ajoute Kent Novak. Les picoprojecteurs pourront aussi bien servir à projeter des images sur le pare-brise de la voiture, en «réalité augmentée». Ainsi, les indications GPS apparaîtront comme si elles étaient projetées sur la route à une trentaine de mètres du véhicule, pour indiquer précisément dans quelle rue tourner, par exemple. Des informations critiques concernant la sécurité pourront aussi s'afficher, comme la distance de sécurité à respecter.
Des picoprojecteurs pourront aussi venir remplacer les écrans actuels dans la voiture, notamment celui du tableau de bord. Ce qui autorisera une plus grande flexibilité dans le design. Couplés avec des capteurs de mouvements, ces écrans pourront être interactifs. Mais il faudra probablement attendre 2017 pour voir les premières applications dans des habitacles automobiles. D'ici là, les picoprojecteurs pourraient s'inviter dans les cuisines, pour, par exemple, projeter les recettes directement sur le plan de travail.
